TABLE DES MATIÈRES
Titre ————————————————————————————– i
Approbation —————————————————————————- ii
Dédicace ——————————————————————————— iii
Remerciements ———————————————————————— iv
Table des matières ——————————————————————- vi
INTRODUCTION ——————————————————————- 1
CHAPITRE I : HISTOIRE DES ÉLECTIONS AU BÉNIN ET AU
NIGÉRIA ———————————————————- 4
- Histoire des élections au Nigéria avec les résultats récents —————– 4
- Histoire des élections au Bénin ————————————————– 16
CHAPITRE II: HISTOIRE D’INEC ——————————————— 25
2.1 L’histoire d’INEC —————————————————————– 25
2.2 Les fonctions d’INEC ————————————————————- 26
2.3 Les problèmes d’INEC ————————————————————28
2.4 Le système électoral du Nigéria ————————————————- 29
2.5 L’environnement après l’élection ———————————————– 32
CHAPITRE III: HISTOIRE DE LA CENA ———————————– 35
3.1 L’histoire de la CENA ———————————————————– 35
3.2 Les fonctions de la CENA —————————————————— 36
3.3 Les problèmes de la CENA —————————————————– 37
3.4 Le système électoral au Bénin ————————————————- 40
3.5 L’environnement après les élections au Bénin —————————— 47
CHAPITRE IV : UNE ÉTUDE COMPARÉE DES ÉLECTIONS AU
BÉNIN ET AU NIGÉRIA ———————————- 49
4.1 La comparaison entre les élections au Bénin et au Nigéria —————- 49
4.2 Quelques point de ressemblance et de différence au niveau historique — 51
4.3 Quelques points de ressemblance et de différence au niveau du
système électoral —————————————————————- 53
CONCLUSION ——————————————————————— 56
BIBLIOGRAPHIE —————————————————————- 59
INTRODUCTION
L’élection, de quoi s’agit-il? Le mot ‘élection’ vient du verbe latin ‘eligère’ et du substantif « electio » qui signifie choisir. L’élection prend source dans les institutions politiques des cités de l’antiquité ; la pratique de l’élection est à l’origine un concept aristocratique.
Selon Le Robert (2009), l’élection est un choix, une désignation d’un ou de plusieurs personnes par un vote.
On peut aussi le définir comme une désignation par le vote d’électeurs, de représentants qui occupent une fonction au nom de ces électeurs. La population concernée transfère par le vote de sa majorité à des représentants ou mandants choisis, une légitimité pour exercer le pouvoir attribué à la fonction ainsi occupée par le biais d’un contrat politique. En politique, depuis l’époque contemporaine, l’élection est l’une des principaux modes d’accession au pouvoir tout en étant le plus démocratique.
Pour qu’on puisse organiser une élection, il faut un processus électoral moderne qui est de trois phases. La phase pré-électorale, la phase électorale et la phase post-électorale.
La phase pré-électorale comprend l’installation de l’organisme de gestion des élections, l’élaboration du cadre juridique, l’inscription des électeurs, l’inscription des partis politiques et des candidats, le financement des partis politiques et des campagnes d’éducation civiques et électorales.
La phase électorale est la phase des activités du scrutin à savoir le vote proprement dit : l’observation partisane et non partisane, le dépouillement et l’affichage des premiers résultats dans les bureaux de vote.
La phase post-électorale est la phase qui comprend la centralisation des résultats, le contentieux électoral (résolution des différends électoraux), l’annonce des résultats provisoires par l’organe de gestion des élections et la publication officielle des résultats qui termine le processus électoral.
Ce qui nous a motivée à choisir ce titre, c’est la curiosité de savoir les aspects semblables et différents entre le processus électoral au Nigéria et celui du Bénin puis le fait que le Bénin est un pays voisin du Nigéria qui organise des élections sans protestation profonde comme celui du Nigéria nous a aussi motivée.
Pour bien aborder ce travail, il sera divisé en quatre grands chapitres. Le premier chapitre va traiter l’histoire des élections avec des résultats récents au Nigéria et au Bénin, alors que le deuxième chapitre va concerner l’INEC avec ses fonctions et ses problèmes puis le système électoral du Nigéria et l’environnement post-électoral du Nigéria. Le troisième chapitre va nous parler aussi de la CENA avec ses fonctions et ses problèmes, ensuite le système électoral du Bénin et l’environnement post-électoral du Bénin. Finalement le quatrième chapitre va parler de la comparaison entre les élections au Nigéria et au Bénin.
Il faut rappeler que ce travail est considéré comme une étude comparative des élections au Nigéria et au Bénin.
CHAPITRE I
HISTOIRE DES ÉLECTIONS AU BÉNIN ET AU NIGÉRIA
1.1 Histoire des élections au Nigéria avec les résultats récents
Un examen du caractère des élections au Nigéria doit traiter ainsi les issues, non simplement dans un sens théorique mais aussi en termes de leur fonctionnement pendant les années écoulées. Il est particulièrement important à cet égard qu’un tel examen ne traite pas non seulement une, mais toute les élections qui sont organisées, afin de découvrir le dynamisme, le fondamental et pour être sûr en suggérant les démarches à suivre pour le progrès. Pour cette raison, nous examinerons des élections et des pratiques électorales au Nigéria en quelques quatre phases, c’est-à-dire :
- les élections pendant la période coloniale,
- les élections pendant les premières années de l’indépendance (1960 – 1965)
- les élections pendant les années des militaires au pouvoir et de l’autocratie
- les élections sous des régimes civils entre les années de régime militaire et de l’autocratie.
- Les élections pendant la période de la domination coloniale
Un certain nombre d’élections ont été tenues au Nigéria pendant la période coloniale. Ces élections ont commencé par les conseils législatifs à Lagos et à Calabar en 1922 (Akerele 2003).
La croissance du mouvement de travail et du développement des villes a mené aux concessions par les autorités coloniales qui ont pris la relève dans ces villes et dans le conseil législatif. En 1938, par exemple, le mouvement nigérian de la jeunesse, une organisation qui était hostile aux intérêts coloniaux britanniques à Lagos et en particulier dans tout le Nigéria en général a pu gagner trois sur les quatre sièges disponibles dans les élections de conseil municipal. Dans la même année, il a également gagné tous les trois sièges législatifs dans les élections de conseil législatif. Plusieurs autres élections ont eu lieu entre 1951 et 1959. Les élections législatives régionales de 1951 ont eu lieu sous la constitution fédérale. Alors que toutes constitutions jusqu’à 1954 ont limité le droit des élections à certains membres de la population, la constitution fédérale a accordé le suffrage adulte universel.
Dans les élections de 1951 et celles à venir par exemple, les colonialistes britanniques ont travaillé assidûment pour incliner la balance politique en faveur du Congrès des Peuples du Nord (NPC). Coordonné par Monsieur Bryan qui devait devenir le lieutenant gouverneur et gouverneur du Nigéria élu du nord au cours de la période écoulée pour marquer l’indépendance, ces efforts se sont assurés pour que les forces pro-démocratiques dans le pays n’aient acquis la puissance politique. Par exemple, Monsieur Bryan a admis aux manipulations d’élections même dans les secteurs où les musulmans étaient dans une minorité pour que le Congrès des Peuples du Nord remporte 90% des voix. Commentant sur les élections de 1951 et le rôle de Monsieur Bryan concernant ces élections, Okonjo (1974 : 331) a observé que :
Un érudit américain a décrit la contribution de Monsieur Bryan concernant les élections de 1951 à Kano, où il a finalement présidée, indiquant ceci comme obtuse. Monsieur Bryan est devenu, dans ces dernières dix années de son mandat au nord au service du Nigéria le pilier en chef dans l’établissement administratif dans cette partie du pays.
- Elections pendant les premières années de l’indépendance : 1960 – 1965
Trois types d’élections ont été tenus dans la période de 1960 – 1965, c’est-à-dire les élections dans la région de Mid-west en février 1964 (une nouvelle région), les élections fédérales de décembre 1964 et les élections régionales de 1965. Le prélude aux élections fédérales de décembre 1964 a été fourni par l’exercice de recensement et la crise de rampement dans la région occidentale depuis 1962. Les résultats de recensement en mars 1961 avaient prouvé que le sud a une plus haute population que le nord. Pendant que la période des élections fédérales s’approchait, le gouvernement de Balewa (NPC) n’a non seulement supprimé les résultats du recensement en 1961 mais a également demandé un recompte pour l’année 1963. Alors, juste avant les élections en 1964, les nouveaux résultats de recensement ont été publiés. Selon ces résultats, le nord représente 55% de la population du pays. La NCNC qui avait formé une coalition avec l’UMBC, la NEPU et son vieil adversaire, l’AG, pour former l’Alliance Progressive Unie (United Progressive Alliance) espérait donc remporter les élections fédérales en se basant sur les résultats de recensement de 1961 et parce qu’il était déjà au contrôle de pratiquement trois des quatre régions de la fédération. Ademoyega (1981 : 19) note ceci :
Pendant que les élections s’approchaient, le gouvernement de NPC du nord n’a pas hésité à frustrer les candidats d’UPGA dans le nord, de sorte que plusieurs d’entre eux n’aient retrouvés leurs dossiers de nomination. Par conséquent, avant les élections, soixante-sept candidats de NPC avaient été déclarés comme étant élus sans opposition.
Le parti UPGA n’était pas d’accord avec cela, et par conséquent, a réclamé un ajournement immédiat des élections. Mais le gouvernement de Balewa a rejeté l’idée d’ajournement. Néanmoins, l’UPGA par le biais du guide Dr. Okpara, ministre de la région orientale, a déclenché un boycott en masse de l’élection par ses supporteurs. Encore, le gouvernement de Balewa a demandé que l’élection progresse malgré le boycott. Ainsi, les élections de décembre 1964 se sont avérées être une farce.
Elle a été complètement boycottée dans la région orientale, où le gouvernement de NCNC a employé ses pouvoirs pour s’assurer qu’aucune élection n’a été tenue. Elle a été également boycottée partiellement à l’ouest, au nord, à Midwest et à Lagos, ayant pour effet que le résultat de l’élection n’était pas crédible et était inacceptable au niveau nationale. Cependant, alors que l’UPGA avait rejeté ces résultats, le NPC et ses alliés du NWA, qui avaient organisé à l’unanimité ces élections, les ont acceptés. Il s’est suivi une impasse nationale.
Les élections d’octobre 1965 du gouvernement régional de l’ouest n’étaient moins absurdes. Les gens ont complètement rejeté le gouvernement d’Akinola aux scrutins et ont voté massivement pour le parti d’opposition d’AG.
- Elections pendant les années du régime militaire et de l’autocratie
Pendant le régime militaire, trois élections ont été organisées en désordre. Ce sont : les élections de 1979, sous la première administration d’Obasanjo, les élections de 1992 – 1993 pendant le régime du Général Babangida et les élections de 1999 pendant l’administration du Général Abdul Salami Abubakar. En analysant ces élections, particulièrement la première et la dernière, le groupe d’élection d’UE, qui a observé les élections de 2003 a suggéré que les élections les plus libres, crédibles et transparentes organisées au Nigéria étaient celles de 1959, 1979 et 1999 et les plus chaotiques et violentes et refusées étaient celles de 1964 et de 1983. La raison est que les trois premières étaient des élections de transition dans lesquelles le régime au pouvoir était responsable d’organiser les élections pour rendre le pouvoir à un régime civil démocratique.
Ainsi, en 1959, le régime colonial britannique a voulu un transfert de pouvoirs pacifique à l’autonomie nigériane ; en 1979, le gouvernement militaire du Général Obasanjo s’est vu comme intérimaire pour assurer la stabilité et puis pour transmettre le pouvoir aux officiers élus ; en 1993, une combinaison de pression interne et externe forçait le Général Babangida à organiser les élections et en 1999, après le régime désastreux du Général Abacha, les militaires n’avaient aucune crédibilité politique et ont voulu seulement désengager aussi rapidement que possible. En revanche, les autres élections peuvent être considérées comme des élections potentielles de consolidation dans lesquelles un gouvernement civil élu était responsable d’organiser des élections pour transmettre le pouvoir à un régime successeur. L’échec des élections à consolider la démocratie avait pour conséquence la rupture et le retour d’un régime militaire.
L’évaluation de ces élections et les raisons avancées pour le jugement sont considérablement en désaccord avec les faits historiques, certains dont nous avons déjà fournis. L’évaluation est également considérablement fêlée par la prétention que le comportement des électeurs le jour du vote est indicatif de l’éq uitabilité et de la paix pendant les élections. Les régimes coloniaux et militaires étaient également fortement militarisés. Les élections de 1979, par exemple, ont produit de la polémique que le régime militaire d’Obasanjo a résolue en faveur de ses intérêts. Les élections de 1992 – 1993 ont été fréquemment retardées, annulées, ajustées pour produire un résultat prédéterminée par les militaires. En d’autres termes, les résultats du 12 juin 1993 ont été annulés par le Général Babangida sur l’excuse que les militaires étaient inconfortables avec ces résultats. Les résultats des élections de 1999 ont été également prédéterminés.
- Elections sous des régimes civils à partir de 1983
A partir de 1983, trois différents types d’élections ont été organisées sous les régimes civils. C’est-à-dire, les élections générales de 1983 sous le gouvernement de Shehu Shagari (NPN), les élections générales de 2003 et les élections de gouvernement administratif de 2004 sous le Général Obasanjo. Pendant les élections de 1983, le gouvernement de NPN qui était au pouvoir avait commis toutes sortes d’atrocités électorales. Le processus de vote, les bulletins de vote, et les bureaux de vote étaient complètement mises en désordre. L’arrangement des élections avait été renversé et l’inscription des électeurs avaient échouées. Par exemple, Modakeke (une banlieue d’Ife), l’inscription des électeurs a sauté de 26 000 à 250 000. Ce faisant, le nombre d’électeurs à Modakeke a surpassé le nombre total d’électeurs dans toute la ville d’Ife.
En effet, au niveau national, la commission électorale fédérale (FEDECO) avait annoncé que le nombre d’électeurs avait augmenté de 48 499 097 en 1971 à 65 304 818 en 1983. Ceci a été malgré le fait que le nombre d’électeurs en 1979 étaient fortement élevés. La FEDECO et les medias d’Etat se sont alliés aux complices dans les fraudes électorales commises par le gouvernement de NPN qui était au pouvoir. Par exemple, FEDECO a joué un rôle actif en approfondissant la crise qui a englouti des partis d’oppositions comme ‘Peoples Redemption Party’ (PRP) (le parti de la rédemption du peuple) et ‘Great Nigeria People’s Party’ (GNPP).
Puis, les élections par un gouvernement civil étaient les élections générales de 2003 et les élections du gouvernement administratif de 2004. Organisées sous le gouvernement Obasanjo, ces élections (y compris diverses élections primaires) seront dans l’histoire comme les plus frauduleuses et égales à un coup d’état contre les personnes. Tous les commentaires sur les élections de 2003 et de 2004 à l’exception de ceux du gouvernement de PDP qui étaient au pouvoir étaient à l’unanimité dans leur verdict que tous les aspects des élections étaient frauduleux ; cette élection a était remporté par le PDP.
Les dernières élections étaient les élections générales de 2007 et d’autres élections reprises en 2010 (l’état de Kogi), en 2011 (l’état de Delta) et d’autres élections législatives reprises.
Alors que l’INEC et le gouvernement disaient que les élections de 2007 sont libres et transparentes, les manifestations nous montrent que les élections étaient frauduleuses et le droit de vote des citoyens était mal interprété en faveur du Parti Démocratique du Peuple (PDP) qui est le parti politique du président Olusegun Obasanjo. Jusqu’aujourd’hui, les Nigérians n’ont pas oublié les méfaits de cette élection par PDP et l’INEC pendant l’élection, on enregistre le vol des urnes, la tuerie, l’oppression des autres partis et l’annonce des résultats en faveur du PDP par l’INEC où d’autres partis avaient gagné. Donc beaucoup d’élections ont été résolues au tribunal après l’annonce de l’INEC.
Les résultats des dernières élections au Nigéria
Les résultats des élections présidentielles de 2007
Les candidats | Les partis politiques | Votes | % |
Umaru Yar’Adua
Muhammadu Buhari Atiku Abubakar Orji Uzor Kalu Attahiru Bafarawa Ohukwuemeka Ojukwu Père Ajuwa Christ Okotie Patrick Utomi Ambrose Owuru Emmanuel Okereke Lawrence Adedoyin Hubu Fari Maxi Okwu Bartholmew Nnaji Emmanuel Obanjunma Olapede Agoro Mojisola Obasanjo |
People Democratic Party (PDP)
All Nigerian People’s Party (ANPP) Action Congress (AC) Progressive People Alliance (PPA) Democratic People’s Party (DPP) All Progressive Grand Alliance (APGA) Alliance for Democracy (AD) Fresh Democratic Party (FDP) African Democratic Congress (ADC) Hope Democratic Party (HDP) African Liberation Party (ALP) African Political System (APS) National Democratic Party (NDP) Citizens Popular Party (CPP) Better Nigeria Party (BNP) National Conscience Council (NCC) National Action Council (NAP) Nigerian Masses Movement (NMM) |
24 638 063
6 605 299 2 637 848 608 803 289 324 155 947 89 241 74 049 50 849 28 519 22 677 22 409 21 934 14 027 11 705 8 222 5 752 4 309 |
69,82
18,72 7,47 1,73 0,82 0,44 0,25 0,21 0,14 0,08 0,06 0,06 0,06 0,04 0,03 0,02 0,02 0,01 |
Les dernières élections législatives
Partis politiques | Sénateurs | Membres de l’assemblée |
People Democratic Party (PDP)
All Nigerian People’s Party (ANPP) Action Congress (AC) Progressive People Alliance (PPA) Labour Party Accord |
266
62 32 3 1 |
85
16 6 1
1 |
1.2 Histoire des élections au Bénin
La République du Bénin acquiert son indépendance le 1er août 1960 et Hubert Maga en est le premier président de la République. Hubert Maga est renversé le 28 octobre 1963 par un putsch initié par le colonel Christophe Soglo.
Le pouvoir revient aux civils en décembre 1963 : Sourou Migan Apithy est président et Justin Ahomadégbé, premier ministre et vice-président. Le 5 janvier 1964 : une nouvelle constitution est adoptée par référendum. Le 22 décembre 1965, Christophe Soglo, devenu général, reprend le pouvoir par un coup d’Etat. Le 17 décembre 1967, il est à son tour renversé par le commandant Maurice Kouandété. Un lieutenant-colonel, Alphonse Alley, prend la tête du gouvernement. Le 26 juin 1968, des jeunes militaires regroupés au sein du CMR place à la tête du pays le Dr. Emile Derlin Zinsou. Le 10 décembre 1969, un autre lieutenant-colonel dépose le président Emile Derlin Zinsou et le 13 décembre, Paul Emile de Souza prend le pouvoir. Le 7 mai 1970, un conseil présidentiel de trois membres (Sourou Magan Apithy, Hubert Maga et Justin Ahomadégbé) dirige le pays avec une présidence ‘tournante’. Le 26 octobre 1972, ce conseil présidentiel est renversé par un coup d’Etat de jeunes militaires dirigés par le commandant Mathieu Kérékou, qui forme un Gouvernement Militaire Révolutionnaire (GMR). Les trois présidents (Migan Apithy, Hubert Maga et Justin Ahomadegbe) seront emprisonnés jusqu’en 1981. En décembre 1973, est créé le Conseil National de la Révolution (CNR) puis en novembre 1974, le régime adopte comme ligne de conduite le ‘Socialisme scientifique’. Le 30 novembre 1975, le pays change de nom et devient la République populaire du Bénin. Le parti de Révolution du Bénin (PRPB) est le parti unique. Le 16 janvier 1877, un groupe de mercenaires dirigé par Bob Bernard échoue lamentablement dans une tentative de putsch à laquelle participe des Béninois. Une nouvelle constitution est adoptée le 26 août 1877. En novembre 1979, des élections législatives, toujours sous le régime du parti unique, permettent la formation de l’Assemblée Nationale Révolutionnaire (ANR).
Mathieu Kérékou est élu président de la République du Bénin par cette Assemblée en février 1980. Il sera réélu en 1984 et 1989, mais dès 1987, la crise économique aidant, des mouvements de contestation se font jour, notamment dans les milieux intellectuels et étudiants et avec l’appui du parti communiste béninois (PCB).
Suite à une grève générale des fonctionnaires en novembre, le régime renonce à la doctrine marxiste-léniniste en décembre 1989. En février 1990, après la suspension de la constitution, une conférence nationale des forces vives de la nation est organisée à Cotonou sous la présidence de Mgr de Souza, archevêque de Cotonou. Elle débouche sur la création d’un Haut Conseil pour la République (HCR), qui nomme le 12 mars 1990, Nicéphore Soglo comme premier ministre. En décembre 1990, une nouvelle constitution instaurant le régime présidentiel et le multipartisme intégral est adoptée par référendum. Le 2 février 1991 se tiennent les premières élections législatives multipartistes, qui sont suivies le 24 mars par l’élection présidentielle.
Nicéphore Soglo est élu président avec 63% des voix au second tour, face à Mathieu Kérékou. Mathieu Kérékou s’isole alors dans sa demeure à Cotonou, et bien peu pensent le voir revenir en politique d’autant que la conférence nationale l’a amnistié pour tous les faits de son précédent régime. Le 30 avril 1991, le Haut Conseil pour la République adopte à l’unanimité une loi lui accordant ‘une immunité personnelle’ pour tous les actes qu’il a accomplis du 26 octobre 1972 au 1er avril 1991.
Aux élections législatives de mars 1995, le parti de Soglo, Renaissance du Bénin (RB) n’obtient que 21 députés sur les 83 sièges de l’Assemblée Nationale. Quand arrive l’élection présidentielle de mars 1996, Kérékou a repris goût à la politique. Il se porte candidat et bat Nicéphore Soglo au second tour, en ayant bénéficié du report des voix du candidat Adrien Houngbedji, arrivé troisième au 1er tour avec 19,7% des suffrages.
En toute logique, Houngbedji, qui disposait déjà de 19 députés avec son parti le PRD à l’Assemblée nationale, sera nommé premier ministre (sans être chef du gouvernement), à l’issue de ce scrutin. Le Général Kérékou remporte cette présidentielle avec 52, 49% des suffrages contre 47,51% à Nicéphore Soglo qui contestera âprement le résultat.
En cinq ans de présidence, Nicéphore Soglo avait réussi à retourner contre lui la plupart des partis et des personnalités politiques qui l’avaient amené au pouvoir en 1991. En mai 1998, Houngbédji démissionne de son poste de premier ministre. Le 13 mars 1999, l’archevêque de Cotonou, Mgr. Isidore de Souza, décède d’une crise cardiaque.
Aux législatives de mars 1999, la ‘mouvance présidentielle’ obtient 41 sièges contre 38 à l’opposition dont 27 pour la seule Renaissance du Bénin. Un parti implanté dans le nord, l’Alliance Etoile, obtient 4 sièges.
En juin 1999, Bruno Amoussou, le président du Parti Social Démocrate (PSD) est nommé Ministre d’Etat chargé de la coordination de l’action gouvernementale, du plan, du développement et de la promotion de l’emploi. Un premier ministre qui cache son nom.
L’élection présidentielle de 2001 sera l’occasion d’un formidable imbroglio électoral qui ne grandira pas la Bénin, pays qui jouit souvent de la réputation quelque peu surfaite de ‘laboratoire démocratique’. Le premier tour de cette élection présidentielle a abouti à un second tour sans intérêt, puisqu’il opposait le président sortant, Mathieu Kérékou, à l’un de ses ministres, Bruno Amoussou, qui avait dans un premier temps appelé ses sympathisants à reporter leurs suffrages sur Mathieu Kérékou.
Pour le détail de cette magnifique élection, voire l’article ‘Le formidable imbroglio électoral’.
Mathieu Kérékou fut réélu président au second tour, boycotté par Soglo, puis par Houngbédji, avec 83,64% des suffrages contre son ministre, Bruno Amoussou (16,36%). Nicéphore Soglo, politiquement fini, après cette présidentielle de 2001 part encore. Il remporte les élections municipales dans son fief Cotonou en décembre 2002 et devient maire de la capitale économique du pays.
En juillet 2005, lors d’une rencontre avec le corps enseignant, le président Kérékou annonce qu’il ne touchera pas à la constitution pour rester au pouvoir en 2006. La constitution limite l’âge des postulants à la présidence à 70 ans. Nicéphore Soglo et lui-même ne peuvent donc se porter candidats. Mais dans la rue, et étonnamment, de nombreuses associations et autres groupuscules se font jour pour réclamer le report de l’élection présidentielle de mars 2006, an arguant que l’Etat Béninois n’a pas les moyens de financer le coût de cette élection et qu’il serait préférable de la reporter en 2008 avec les élections municipales. Ce qui impliquerait aussi un report des élections législatives programmées en 2007.
Les résultats des élections présidentielles de mai 2006 au Bénin
Le premier tour d’élection
Les électeurs inscrit 3 917 865
Votes totales 3 200 944 (81,7%)
Votes invalides 186 777
Votes valides 3 014 167
Le deuxième tour d’élection
Les électeurs inscrit 3 919 550
Votes totales 2 725 634 (69, 5%)
Votes invalides 69 564
Votes valides 2 658 070
Les candidats | Votes | 1er tour | Votes | 2e tour |
Yayi Boni
Adrein Houngbedi (Parti du renouveau démocratique)
Bruno Amoussou (Parti social-démocrate)
Léchadi Rinagnon (Parti de la renaissance du Bénin)
Antoine Kolawole Idji (mouvement africain pour le développement et le progrès)
Lazare Séhouéto (mouvement pour une alternative du peuple)
Sévénin Adjovi (rassemblement des Démocrates libéraux pour la reconstruction nationale)
Antoine Dayori (Force-Espoir) |
1 074 308
727 239
489 122
253 478
97 595
61 195
53 304
37 436 |
35,78%
24,22%
16,29%
8,44%
3,25%
2,04%
1,78%
1,25% |
1 979 305
2 673,937 |
74,60%
25,40% |
Résultats des élections législatives de 31 mai 2007
Partis politiques | Sièges |
Forces cauris pour un Bénin Emergent
Alliance pour une Dynamique Démocratique Parti du Renouveau Démocratique Force clé Union Nationale pour la démocratie et le progrès Union pour la Relève Force Espoir Coalition pour un Bénin Emergent Alliance le Réveil Alliance des forces du progrès Parti pour la démocratie et le progrès social Restaurer l’Espoir
|
35
20 10 4 2 3 2 2 2 1 1 1 |
En considérant, les résultats suivants, on constate que le Bénin est dominé par deux partis politiques et il est très difficile pour quelqu’un de remporter des élections sous la barrière d’un autre parti autre que ces deux partis.
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